Bruxelles (awp/afp) - La Commission européenne a adressé un avertissement voilé jeudi à l'Allemagne, laquelle rechigne à doter de nouveaux outils le dispositif de soutien pour les pays de la zone euro en difficulté financière, notamment la possibilité de racheter de la dette publique.
"Le renforcement du dispositif financier" d'aide à la zone euro "est une composante essentielle de la réponse complète à la crise", a indiqué le porte-parole de la Commission pour les questions économiques, Amadeu Altafaj.
"Avoir en place un Fonds fort, consistant, et je dirais souple, est une question cruciale pour assurer la stabilité financière de la zone euro, y compris bien sûr la stabilité financière de l'Allemagne", a-t-il souligné.
Le porte-parole réagissait à un projet des députés allemands des partis de gouvernement CDU/CSU (conservateurs) et FDP (libéraux).
Ce texte, conçu comme une sorte de mandat à la chancelière Angela Merkel pour ses négociations avec ses homologues européens le mois prochain, doit être adopté par le Bundestag le 17 mars. Les députés allemands veulent notamment exclure du futur dispositif européen de réponse à la crise toute mesure impliquant de racheter des obligations publiques ou d'en émettre pour aider les pays surendettés à racheter leur propre dette.
"Le Bundestag exige pour des raisons constitutionnelles, de droit européen et économiques que des programmes de rachat de dette financés ou garantis en commun soient exclus" du dispositif, selon ce texte, dont l'AFP a obtenu copie.
En début de semaine déjà la Bundesbank et son président Axel Weber s'étaient exprimés contre le rachat d'obligations pour le futur mécanisme.
Mais du côté de Bruxelles, "nous pensons que l'actuel dispositif de soutien devrait être renforcé pour ce qui est de ses capacités effectives de prêt, mais aussi de l'éventail d'activités qu'il peut entreprendre", a dit le porte-parole de la Commission.
Les pays européens discutent actuellement de possibles modifications du Fonds provisoire de soutien, mis en place l'an dernier après la crise grecque et qui a servi depuis pour aider l'Irlande, mais aussi des modalités d'un futur mécanisme permanent appelé à lui succéder en 2013.
Dans ce contexte, plusieurs options sont discutées et "il n'y a pas encore de décision prise", a indiqué M. Altafaj.
L'une des options discutées est la possibilité de permettre au fonds européen formant le coeur du mécanisme de soutien de racheter des obligations de pays en difficulté.
L'idée est notamment soutenue par la Banque centrale européenne (BCE), qui a elle-même entrepris de le faire à titre temporaire depuis l'année dernière et souhaiterait se décharger de cette tâche.
rp
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