LONDRES (Reuters) - Le pétrole brut a atteint un nouveau plus haut de 29 mois jeudi, le Brent de Mer du Nord s'approchant de la barre des 120 dollars le baril, en raisons des craintes que les troubles en Libye se propagent à d'autres pays producteurs de pétrole de la région et ne viennent pénaliser la croissance mondiale.
Les futures sur le Brent étaient en hausse de 5,7% à 116,95 dollars le baril vers 08h55 GMT après avoir frôlé le seuil des 120 dollars, à un pic de 119,79, tandis que les futures sur le brut léger américain ont franchi la barre de 101 dollars le baril.
En Lybie, les affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité se sont étendus à la capitale Tripoli après avoir éclaté dans l'est du pays, où se concentre la production pétrolière, la semaine dernière tandis que Mouammar Kadhafi ne semble pas décidé à quitter le pouvoir.
"Il y a eu une nouvelle flambée du pétrole et les troubles généralisés au Moyen Orient ont anéanti toute la confiance sur les marchés", commente Mark Priest chez ETX Capital. "On ne peut pas espérer de retournement à moins que la situation ne se résolve soudainement en Libye."
Goldamn Sachs a indiqué que de nouvelles perturbations dans la région pourraient provoquer d'importantes pénuries de pétrole, ce qui exigerait de rationner la demande:
"Le marché ne peut pas supporter de nouvelles perturbations, selon nous, avec les problèmes en Libye qui absorbent potentiellement la moitié des capacités en réserve de l'Opep", peut-on lire dans une note.
"Cela rend beaucoup plus important qu'il y a quelques jours le risque lié à une contagion, de nouvelles perturbations pouvant désormais provoquer de graves pénuries sur les marchés pétroliers mondiaux, ce qui exigerait un rationnement significatif de la demande", ajoute la banque.
Elle précise toutefois que le niveau très élevé des stocks mondiaux peut supporter un arrêt total des approvisionnements libyens pendant environ une centaine de jours et que les réserves de l'Opep peuvent facilement compenser si besoin.
Dans un tel contexte, les valeurs refuge traditionnelles sont très recherchées.
Ainsi, l'or continue sa progression et se traite à 1.414,40 dollars l'once, après une hausse de 0,9% la veille, tandis que le cuivre, qui a chuté de 4,4% au cours des trois dernières séances, cède encore 0,9%.
Le franc suisse a atteint lui un record face au dollar et le yen s'apprécie également, profitant de la demande pour les actifs jugés peu risqués.
La monnaie suisse s'échange autour de 0,9255 dollar, soit son plus haut niveau historique.
A contrario, les Bourses ont le bourdon après avoir déjà souffert la veille mais leurs pertes n'ont rien de spectaculaire. En Europe, l'indice FTSEurofirst 300 perd 0,8%. Le marché obligataire n'en profite guère puisque les futures sur les Bunds ont ouvert sur une note étale.
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