Bonjour

Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.

Dans une économie sur la voie de la mondialisation, on se trouve quotidiennement confronté à des évènements et des nouvelles qui bouleverse les sphères économiques et financières.




mercredi 19 novembre 2014

Banque du Japon: le moral tient bon malgré la récession

Tokyo - Le Japon est en récession, mais sa banque centrale, muette sur les récentes décisions du gouvernement, veut croire que cette situation n'est que temporaire: elle entrevoit toujours une "reprise modérée".


Le comité de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), quasiment unanime (huit voix contre une), a maintenu mercredi son diagnostic économique et son ton plutôt optimiste à l'issue d'une réunion de deux jours, malgré la sévère contraction du Produit intérieur brut (PIB), de 1,9% au deuxième trimestre, puis de 0,4% au troisième.

"L'économie japonaise devrait continuer à se redresser modérément", même si "des signes de faiblesse persistent, particulièrement du côté de la production", en raison du recul de la consommation observé depuis le passage de la TVA de 5% à 8% début avril, a souligné la BoJ dans un communiqué.

Les effets négatifs de cette pression fiscale accrue sont amenés à "se dissiper progressivement", a-t-elle estimé.

Les analystes s'attendaient à un autre discours. "L'économie est dans un état grave, c'est un peu étrange que la banque centrale garde le même point de vue", s'est étonné Tsuyoshi Ueno, du NLI Research Institute.

En revanche, son statu quo monétaire n'a pas surpris au vu de sa décision, prise il y a deux semaines à peine, d'étendre son programme de rachats d'actifs.

L'institution, bien que divisée, avait décidé fin octobre d'accroître la base monétaire de 80'000 mrd JPY par an, contre 60 à 70'000 mrd auparavant, dans l'espoir d'atteindre au plus vite 2% d'inflation. Ce geste avait aussitôt dopé les marchés boursiers et tiré le yen au plus bas face au dollar.

La déclaration de la BoJ, particulièrement confiante sur les exportations, l'investissement immobilier et la consommation des particuliers, "suggère qu'un assouplissement supplémentaire n'est pas au programme à court terme", a relevé Marcel Thieliant, de Capital Economics.

Pour autant, "nous pensons que l'inflation va rester durablement inférieure à l'objectif de 2%, donc il lui faudra agir de nouveau", avertit-il, pariant sur une augmentation à 90'000 mrd par an au printemps prochain.

La BoJ s'est d'ailleurs montrée un peu plus prudente à ce sujet: l'évolution des prix se situe autour de 1% (contre 1,25% auparavant), a-t-elle jugé, et apparaît sur une pente ascendante, mais "dans une perspective de long terme".


"GARANTIR LA CONFIANCE"

Cette réunion était très attendue après le choix du Premier ministre de reporter une deuxième hausse de taxe et de convoquer des élections anticipées.

Prenant acte du marasme économique, qui remet en cause sa stratégie "Abenomics" à trois flèches (budgétaire, monétaire, réformatrice), Shinzo Abe a renoncé à relever de nouveau la taxe sur la consommation (à 10%) en octobre 2015, comme le prévoyait pourtant la loi, par crainte que l'archipel ne retombe dans la déflation qui a tant miné la troisième puissance économique mondiale.

Partisan d'un tour de vis fiscal supplémentaire, le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, s'est refusé à tout commentaire mercredi, mais a tout de même mis en lumière indirectement les risques liés à ce report.

"De façon générale, il est nécessaire de garantir la confiance dans la politique financière du pays", a-t-il asséné. Et d'ajouter: "j'espère que le gouvernement mettra en oeuvre les mesures nécessaires en vue d'un assainissement" des comptes du Japon, à la dette publique vertigineuse (près de 250% du PIB).

"M. Kuroda rappelle à M. Abe qu'il ne doit pas tenir pour acquis le soutien de la banque centrale", ont commenté les analystes de Capital Economics.

Comme pour rassurer le gouverneur, acteur clé de sa politique économique, le Premier ministre s'était dit mardi soir attaché à la discipline financière. "Je ne cesserai pas de brandir ce drapeau-là", avait-il assuré, promettant un équilibre budgétaire, hors charge de la dette, d'ici la fin de la décennie.

Mais "sans redressement économique, l'assainissement financier n'est pas possible", s'était-il justifié. "Il n'y aura pas de second report de relèvement de la TVA", désormais prévu en avril 2017, "quelles que soient les circonstances économiques", a-t-il encore juré.




awp

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire