Francfort - La Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) ont réclamé un assouplissement des règles "indûment prudentes" qui pèsent sur les ABS, ces crédits adossés à des actifs qui jouissent d'une mauvaise réputation depuis la crise des subprime aux Etats-Unis.
Dans une déclaration commune publiée vendredi lors des journées de printemps du Fonds monétaire international (FMI), les deux institutions monétaires regrettent que "malgré sa valeur sociale de long terme", la titrisation "souffre aujourd'hui d'une stigmatisation reflétant à la fois sa mauvaise réputation parmi les investisseurs et le conservatisme parmi les régulateurs et les instances réglementaires".
Cette offensive reflète la volonté affichée depuis des mois par la BCE de revitaliser le marché des ABS afin de relancer le crédit en zone euro.
En effet, la titrisation consiste pour les banques à transformer des créances, comme par exemple des prêts immobiliers, en titres vendus à des investisseurs sur les marchés, leur permettant de récupérer des fonds susceptibles d'être de nouveau injectés dans le circuit financier, sous forme de nouveaux prêts, soutenant ainsi l'investissement et la croissance économique.
Or la réglementation qui lui est appliquée a été durcie depuis qu'elle a été accusée d'avoir été à l'origine de la crise des crédits immobiliers à risque, dite des subprime, aux Etats-Unis à partir de l'été 2007 en raison de l'émission de produits complexes et à la qualité douteuse.
La BCE et la BoE, tout en soulignant que "des efforts" sont actuellement faits par les régulateurs pour promouvoir la tritrisation de "haute qualité, voudraient les voir "renforcés et accélérés sans délai pour réduire l'incertitude réglementaire actuelle qui empêche la réactivation du marché".
Elles voudraient aussi que le distinguo soit opéré par les autorités réglementaires entre les ABS "structurés de façon simple et prudente" et des produits "à la structure plus complexe et opaque". En résumé, entre les produits communément employés en Europe et ceux utilisés aux Etats-Unis.
La BCE et la BoE soulignent en outre que le marché européen des ABS ne représente qu'un quart de l'américain et s'est réduit comme peau de chagrin depuis la crise.
Selon une étude de Standard and Poor's citée dans leur déclaration, seuls 1,5% des ABS européens en cours mi-2007 ont fait défaut à la date du 3ème trimestre 2013 contre 18,4% aux Etats-Unis.
Les deux institutions ont annoncé qu'elles publieraient en mai une version plus complète de leur communication.
awp
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