TOKYO - Le gouvernement japonais va désigner l'actuel président de la Banque asiatique de Développement, Haruhiko Kuroda, pour diriger la Banque du Japon (BoJ), ont affirmé lundi les journaux nippons.
Le gouvernement de droite du Premier ministre Shinzo Abe devrait annoncer cette décision cette semaine, ont précisé l'ensemble des grands quotidiens du pays. La nomination de M. Kuroda comme gouverneur devra toutefois ensuite être validée au Parlement.
Depuis Séoul où il se trouvait pour l'investiture de la nouvelle président sud-coréenne Park Geun-Hye, le ministre japonais des Finances, Taro Aso, a jugé qu'il s'agirait d'un bon choix, d'après des propos cité par l'agence de presse Jiji.
M. Kuroda est réputé favorable à la politique monétaire ultra-accommodante voulue par M. Abe, aussi les informations de presse publiées lundi ont entraîné immédiatement un net repli du yen et un bond des indices à la Bourse de Tokyo.
Arrivé au pouvoir en décembre, le gouvernement conservateur doit désigner et faire accepter au Parlement les trois principaux dirigeants de la BoJ d'ici au 19 mars, date du retrait de l'actuel gouverneur, Masaaki Shirakawa, et de ses deux adjoints.
Pour ces deux postes de numéros deux, l'équipe de M. Abe aurait déjà choisi Kikuo Iwata, professeur d'économie à l'Université Gakushuin de Tokyo, et penserait à un haut fonctionnaire directeur exécutif à la BoJ, Hiroshi Nakaso, d'après la presse.
En janvier, M. Shirakawa a cédé à la pression de M. Abe qui souhaitait voir la BoJ se fixer un objectif d'inflation annuelle de 2%, afin d'en finir au plus vite avec une déflation entravant l'économie nippone par intermittence depuis 15 ans.
Pour lui succéder, M. Abe a prévenu qu'il souhaitait un responsable en accord complet avec cet objectif et désireux d'assouplir encore la politique monétaire de la BoJ, statutairement indépendante du gouvernement.
Ex-fonctionnaire de 68 ans, M. Kuroda répond à ce profil et remplit a priori les autres conditions posées par le Premier ministre: expérience dans le domaine de la finance, réseau relationnel étendu et capacité à exposer et défendre la politique monétaire et économique nippone sur la scène internationale.
M. Kuroda est très connu à l'étranger et convient parfaitement au poste, a estimé le dirigeant de la principale fédération patronale Nippon Keidanren, Hiromasa Yonekura.
Il a dirigé la Banque asiatique de développement (Bad), il est tout à fait capable de gérer une organisation comme la BoJ, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
Avant de prendre ses fonctions début 2005 à la Bad, M. Kuroda fut conseiller spécial du Premier ministre de droite Junichiro Koizumi de 2003 à 2005.
Il fut vice-ministre des Finances chargé des Affaires internationales de 1999 à 2003, à une période où se succédaient les interventions directes du Japon sur le marché des changes pour stopper la hausse du yen.
Ces dernières semaines, le yen a chuté en raison des nouveaux engagements de la BoJ en terme d'inflation. Des investisseurs tablent sur une poursuite de cette dépréciation si M. Kuroda devient gouverneur.
AFP
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