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mardi 19 juin 2012

Les marchés, toujours inquiets pour l'Espagne, lui font payer le prix fort


Madrid - Madrid a vu mardi ses taux d'intérêt s'envoler pour emprunter 3 milliards d'euros sur le marché, dans un accès d'angoisse des investisseurs en zone euro, à peine rassurés par le résultat des élections grecques et à nouveau inquiets quant à la solvabilité de l'Espagne.

La quatrième économie de la zone euro a réussi à lever 3,040 milliards à 12 et 18 mois, mais à des taux en très nette hausse par rapport à la dernière émission similaire, le 14 mai: 5,074% à 12 mois (contre 2,985%) et 5,107% à 18 mois (contre 3,302%).

C'était le premier rendez-vous de l'Espagne avec le marché obligataire depuis l'annonce, le 9 juin, d'un plan de sauvetage européen pour ses banques, qui pourrait atteindre 100 milliards d'euros.

Un plan qui n'a pas apaisé les esprits: pour preuve, quatre jours plus tard, l'agence Moody's a dégradé la note du pays de trois crans, à Baa3, tout proche de la catégorie des emprunteurs à risque, dite spéculative.

L'envolée des taux était donc attendue: les investisseurs, laissant derrière eux le dossier grec même s'il est encore loin d'être résolu, se montrent de plus en plus impatients de connaître le montant que devra prêter la zone euro à l'Espagne.


PAS DE DÉTENTE AVANT LA CLARIFICATION DES TERMES DU SAUVETAGE

"Le sauvetage des banques espagnoles, ou plutôt le manque de détails sur ce plan de sauvetage, commence à être un poids trop lourd sur les épaules de l'Etat et cela se traduit sur les marchés obligataires, avec la peur de l'effet contagion de cette interminable crise de la dette", pointe Amilcar Barrios Villonga, gérant de portefeuille de la maison de courtage Tressis.

"Tant que ne seront pas clarifiés les termes du sauvetage, dont il est nécessaire de connaître le montant, les marchés obligataires ne se détendront pas", renchérit Link Securities.

Surtout que la situation du secteur, fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, semble empirer rapidement: lundi, la Banque d'Espagne a révélé que quasiment un prêt sur dix (8,72% du montant des créances) était désormais considéré comme douteux, donc avec un risque fort de ne pas être remboursé.

Si Madrid prend la totalité des 100 milliards d'euros proposés par la zone euro, sa dette publique grimpera immédiatement de dix points et avoisinera en fin d'année les 90% du PIB, ce qui rendra les taux d'intérêt actuels très préoccupants.


TAUX PROHIBITIFS

Le taux de ses obligations à dix ans, qui a franchi lundi la barre symbolique des 7% - un record historique -, restait mardi au-dessus de ce niveau jugé insoutenable à long terme, à 7,003%.

"Il est évident que ces taux d'intérêt sont prohibitifs pour n'importe quel pays pour se financer à long terme, mais nous espérons que ces tensions vont se calmer au fur et à mesure que se dissipent les incertitudes des marchés, par exemple, sur comment sera le sauvetage bancaire espagnol", a déclaré le porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, Amadeu Altafaj, à ABC Punto Radio.

L'audit mené par les cabinets allemand Roland Berger et américain Oliver Wyman, attendu d'ici jeudi, sera essentiel pour déterminer le montant nécessaire.

Le journal El Mundo, citant des sources proches des deux sociétés, expliquait mardi que les deux cabinets travaillent chacun de façon indépendante et communiqueront donc chacun leur chiffre.

A des milliers de kilomètres de là, le chef du gouvernement Mariano Rajoy et son ministre de l'Economie Luis de Guindos tentaient mardi de rassurer leurs partenaires sur la solvabilité de l'Espagne, lors du sommet du G20 à Los Cabos (Mexique), où était attendue une déclaration commune des dirigeants reflétant leur préoccupation pour l'économie européenne.

Mais même cela ne devrait pas suffire à rétablir le calme: "le marché est surtout dans l'attente d'une intervention de la BCE en soutien à la dette publique des pays périphériques" comme l'Espagne et l'Italie, soulignent les analystes de la maison de courtage Renta4.

Une intervention déjà réclamée par Mariano Rajoy, et à nouveau lundi par le ministre du Budget Cristobal Montoro: "la BCE doit répondre avec toute sa fermeté, sa fiabilité, à ces marchés qui continuent de faire obstacle au développement du projet commun de l'euro".

D'ici là, un nouveau test attend l'Espagne jeudi, avec une émission où elle tentera d'emprunter jusqu'à 2 milliards à 2, 3 et 5 ans.








AWP

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