Tokyo - La Banque centrale du Japon (BoJ) a dégradé mercredi son diagnostic économique et conservé son taux directeur au jour le jour dans la fourchette de 0,0 et 0,1%, soulignant les risques liés à la crise d'endettement en Europe dont les effets rejaillissent à l'échelle mondiale.
Le comité de politique monétaire a voté le maintien du taux à l'unanimité de ses neuf membres au terme d'une réunion ordinaire de deux jours, sans adopter de nouvelles dispositions d'assouplissement, des mesures supplémentaires ayant été décidées fin octobre.
"Le redémarrage de l'activité économique du Japon a marqué une pause", a d'emblée averti l'institution, "en grande partie à cause du ralentissement à l'étranger et de la hausse de la monnaie nippone".
La relative bonne tenue de la consommation intérieure ne suffit pas à rendre optimiste la banque centrale qui rappelle que le moral des entrepreneurs a fléchi ces dernières semaines.
"L'activité économique nippone va rester plus ou moins plate un certain temps", prévient encore la BoJ, même si elle espère ensuite un retour progressif "sur le chemin d'une croissance modérée", grâce aux pays émergents et aux efforts de reconstruction après le séisme et le tsunami du 11 mars.
"Le problème de dette en Europe pourrait entraîner un affaiblissement de la croissance, non seulement de l'économie européenne mais aussi mondiale, particulièrement à travers les effets sur les marchés financiers", analyse la Banque du Japon, laquelle redoute aussi la faiblesse prolongée de l'économie américaine.
"Une attention particulière doit être portée sur la façon dont l'économie japonaise peut être affectée par ces incertitudes concernant les finances et situations des pays étrangers", poursuit l'institut d'émission.
Le produit intérieur brut (PIB) de la troisième puissance économique mondiale s'est redressé entre juillet et septembre après trois trimestres consécutifs de décroissance, un rebond qui reste toutefois fragile à cause des aléas de la conjoncture mondiale.
Le commerce extérieur japonais est actuellement malmené. Il a enregistré en novembre un de ses pires déficit, et le gouvernement craint que la tendance négative ne se poursuive.
De ce fait, la BoJ avait baissé fin octobre ses prévisions de croissance japonaise, à 0,3% pour l'année budgétaire en cours d'avril 2011 à mars 2012, contre une estimation précédente de 0,4%, et à 2,2% pour l'année suivante 2012-2013, contre 2,9% jusque là.
Pour donner un coup de pouce à l'activité nippone, stabiliser les marchés et lutter contre les effets de la cherté du yen, la BoJ avait simultanément décidé des mesures supplémentaires via l'augmentation de 5000 milliards de yens (47 milliards d'euros) du montant de ses achats de bons du Trésor, élevant ainsi à 55'000 milliards de yens (519 milliards d'euros) la somme totale qu'elle prévoit de consacrer aux créances d'Etat, obligations d'entreprises et autres titres financiers, ainsi qu'à des prêts à taux préférentiel.
AWP
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