Londres - L'inflation a légèrement ralenti à +5,0% sur un an au mois d'octobre au Royaume-Uni, après 5,2% le mois précédent, laissant penser aux économistes comme à la Banque d'Angleterre qu'un pic avait été passé et qu'un mouvement de décélération des prix était entamé.
L'inflation avait atteint en septembre son plus haut niveau depuis trois ans.
Le reflux, un peu plus important que ce qui était attendu, est notamment la conséquence de la baisse des prix alimentaires, grâce à la guerre des prix à laquelle se livrent actuellement les supermarchés britanniques, selon les données de l'Office des statistiques nationales (ONS).
Les prix des billets d'avions et du pétrole ont également reculé, compensant la hausse des tarifs du gaz et de l'électricité.
L'envolée de l'inflation a rendu ces derniers mois la tâche difficile à la Banque d'Angleterre (BoE), qui est censée limiter la hausse des prix à 2% sur un an mais préfère donner la priorité aux tentatives de relance d'une économie en perte de vitesse rapide.
Elle a ainsi entamé le mois dernier une nouvelle phase de sa politique d'assouplissement quantitatif, en décidant l'injection de 75 milliards de livres (87,5 milliards d'euros) d'argent frais dans l'économie.
Conformément à la règle, le gouverneur de la BoE Mervyn King a été contraint d'écrire au ministre des Finances George Osborne pour lui expliquer pourquoi l'objectif avait été une nouvelle fois manqué durant trois mois d'affilée.
M. King a incriminé "la pression des prix" des matières premières, mais en estimant que celle-ci était en train de se "dissiper". Selon lui, "l'inflation va fortement décélérer dans les prochains mois" pour se retrouver "aux alentours de l'objectif fixé vers la fin de l'année prochaine".
Son avis était partagé par la plupart des experts.
"Octobre devrait marquer le début d'un repli substantiel de l'inflation. La BoE et le gouvernement espèrent certainement que ce sera le cas, tout comme les ménages, dont le pouvoir d'achat est sous une forte pression", a commenté Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.
"L'inflation devrait passer sous le seuil de 4% en février et sous les 3% en août", prévoit pour sa part Vicky Redwood, analyste chez Capital Economics.
Selon les économistes, la baisse de l'inflation devrait permettre à la BoE de lancer prochainement une nouvelle tranche de rachats d'actifs alors que les risques de stagnation de l'économie ont augmenté parallèlement à la crise dans la zone euro, avec laquelle le Royaume-Uni effectue plus de 40% de ses échanges.
La BoE doit publier mercredi de nouvelles prévisions de croissance pour 2011, qu'elle devrait revoir en nette baisse (aux alentours de 1% contre 1,4% attendus cet été). Les derniers chiffres du chômage, qui avaient atteint fin août un record depuis 17 ans (8,1%), doivent également être connus mercredi, avec une autre détérioration attendue.
AWP
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