Madrid - L'Espagne devrait enregistrer une croissance économique "nulle" au 3e trimestre, après deux faibles hausses, +0,4% au premier trimestre et +0,2% au deuxième, a indiqué la Banque d'Espagne, confirmant de sombres perspectives économiques à trois semaines des élections législatives.
"Les estimations réalisées à partir de l'information sur la conjoncture, encore partielle et incomplète, signalent qu'au troisième trimestre le PIB aurait enregistré un taux de variation intertrimestriel nul, situant son taux interannuel à 0,7%", indique lundi la banque centrale dans son bulletin économique mensuel.
Citant "un environnement marqué par l'aggravation de la crise de la dette souveraine de la zone euro" au troisième trimestre, le régulateur confirme ainsi la prévision d'une croissance "atone" qu'il annonçait en septembre.
"L'économie espagnole a montré, à mesure que l'année avançait, un affaiblissement de la faible reprise qu'elle avait entamée en 2010", souligne la Banque d'Espagne.
Les estimations avancées lundi doivent cependant être "prises avec plus de précaution que d'habitude", indique la banque centrale en prévision de probables "différences statistiques" qui découleront d'un changement de méthodologie comptable appliquée à tous les pays de l'UE depuis le 30 septembre.
D'autre part, la Banque d'Espagne met en garde contre le "risque" d'une "déviation par rapport à l'objectif de déficit de 6% en 2011", mais qui pourra être corrigée "grâce à une gestion appropriée" du budget d'ici la fin de l'exercice.
Le gouvernement espagnol s'est engagé à réduire son déficit jusqu'à 6% du PIB cette année. Il avait plongé à 9,3% du PIB en 2010 et 11,1% en 2009.
L'économie et la crise sont au centre de la campagne pour les élections législatives du 20 novembre, alors que les mesures d'austérité introduites par le gouvernement depuis 2010 ont valu aux socialistes, au pouvoir depuis 2004, de chuter dans les sondages face à la droite.
AWP
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