Allemagne: l'indice Ifo du climat des affaires chute à 112,9 points en juillet

Francfort  - Le moral des entrepreneurs allemands, mesuré par le baromètre Ifo, s'est assombri plus que prévu en juillet, selon des chiffres publiés vendredi qui confirment s'il était besoin le ralentissement de la croissance de la première économie européenne.

Le baromètre s'est établi à son niveau le plus bas depuis neuf mois, à 112,9 points contre 114,5 points en juin, où il s'était révélé particulièrement résistant.

Les analystes sondés par l'agence Dow Jones Newswires s'attendaient certes à un recul de l'indice pour ce mois-ci mais moins prononcé, à 113,8 points.

Le baromètre mensuel du climat des affaires Ifo est la moyenne de deux sous-indicateurs: l'appréciation par les entreprises de la situation économique du moment et leur degré d'optimisme pour les six mois à venir.

En juillet, les deux ont marqué le pas, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps. "Les entreprises ne sont plus aussi satisfaites de leur situation actuelle", commente l'institut dans un communiqué, alors que cette composante avait jusqu'ici bien résisté.

Les attentes ont quant à elle reculé pour le cinquième mois de suite, à leur niveau le plus bas depuis janvier 2010 (105 points).

Faiblesse de certains marchés à l'export après la catastrophe japonaise de mars, crise de la dette en Europe, incertitudes sur la solvabilité des Etats-Unis, les facteurs négatifs qui se sont accumulés ces derniers mois ont fini par rattraper même les Allemands.

"A la longue le baromètre Ifo ne peut pas se soustraire à la tendance à la baisse des indicateurs avancés en zone euro", constate ainsi Ralph Solveen, de Commerzbank. Les industriels français aussi sentent les vents contraires, et leur moral s'est dégradé une nouvelle fois en juillet, selon des chiffres de l'Insee publiés vendredi.

Mais pour l'Allemagne "cela ne veut pas dire que l'économie se dirige vers une récession", rassure Thilo Heidrich, de Potsbank, "simplement vers une croissance ralentie".

Le premier trimestre a été très fort, avec un Produit intérieur brut (PIB) en hausse de 1,5%, le deuxième, pour lequel les chiffres seront publiés le 16 août, devrait être bon et le troisième sera marqué par "une modération attendue depuis longtemps", prédit Christian Schulz, de Berenberg Bank.

"Le temps où l'économie allemande affichait 4% de croissance devrait être révolu, la conjoncture entre dans une phase plus calme", conclut M. Solveen de Commerzbank. Ce qui n'empêche pas les prévisions de croissance de s'établir pour cette année à 3% et plus, faisant du pays l'un des plus dynamiques d'Europe.


rp


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