Londres - Les ventes de détail au Royaume-Uni ont reculé plus que prévu en mai, le regain d'achats observé le mois précédent en raison notamment du mariage du prince William et de Kate Middleton ayant cédé la place à la morosité, selon des statistiques officielles publiées jeudi.
D'après l'Office des statistiques nationales (ONS), les ventes de détail ont reculé de 1,4% en mai par rapport à avril, alors qu'elles avaient progressé le mois précédent de 1,1%. Du coup, leur progression sur un an a été ramenée à 0,2% seulement, contre 2,4% en avril.
C'est une importante déception pour les économistes, qui tablaient dans l'ensemble sur un recul de 0,6% sur le mois.
"La hausse d'avril était due au jour férié supplémentaire et au mariage princier ainsi qu'à un temps estival, tandis que le retournement de mai apparaît comme le résultat de coupes dans les dépenses des consommateurs liées au climat économique", a expliqué l'ONS.
"Pas de lune de miel pour le commerce de détail", ont résumé les analystes de la banque HSBC en soulignant que les bons chiffres d'avril étaient une exception et "que la faiblesse persistante de la consommation des ménages était de plus en plus inquiétante" au moment où le pays est en pleine cure de rigueur.
Les analystes de Capital Economics ont souligné pour leur part que, considéré sur des périodes de trois mois, "le secteur des ventes de détail est techniquement retourné en récession" après deux trimestres de baisse d'affilée.
Après l'exception d'avril, "les perspectives pour le reste de l'année semblent vraiment très faibles", ont-ils ajouté.
Les chiffres de jeudi s'ajoutent en effet à d'autres indicateurs moroses sur la vigueur de l'économie britannique.
Selon des données publiées la semaine dernière, la production industrielle britannique a chuté de 1,7% en avril par rapport au mois précédent, une baisse dont l'ampleur avait également surpris les experts.
Les derniers chiffres du commerce extérieur, autre secteur qui porte les espoirs du gouvernements, ont en outre montré que les exportations stagnaient.
Cette anémie de l'économie éloigne la perspective d'une hausse du taux directeur de la Banque d'Angleterre, au niveau plancher de 0,5% depuis plus de deux ans, malgré le dérapage de l'inflation (4,5% sur un an).
rp
AWP
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