Paris - Les taux longs grecs se sont tendus jeudi, s'approchant du seuil psychologique des 16%, alors que la question d'une éventuelle restructuration de la dette hellénique fait de plus en plus débat au sein des instances européennes.
A 18H00 HEC (16H00 GMT), les taux grecs à 10 ans sont montés à 15,808% contre 15,628% mercredi soir. Les taux à deux ans ont en revanche reculé à 24,860% contre 24,987% la veille.
"Il semble que les investisseurs vendent leurs obligations grecques à long terme pour se recentrer sur du court terme", a souligné Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas.
"La Grèce ne devrait pas se retrouver en défaut de paiement car un accord est en bonne voie. Les obligations à deux ans redeviennent très intéressantes vu les taux d'intérêts faramineux demandés", a commenté le stratégiste.
La question du rééchelonnement de la dette hellénique divise plus que jamais la Banque centrale européenne et certains dirigeants de la zone euro.
La BCE reste fermement opposée à une restructuration, y compris à un rééchelonnement des emprunts du pays, estimant que cela conduirait à l'effondrement du système bancaire grec, qui affecterait par ricochet l'ensemble de la zone euro.
Son chef économiste Jürgen Stark a même laissé entendre qu'une telle opération pourrait pousser la Banque centrale à refuser les obligations grecques comme garanties, privant ainsi ses banques de liquidités.
"Des propos qui sont faits pour convaincre le marché qu'il n'y aura pas de restructuration dans les deux ans qui viennent", a estimé M. Jacq.
"Il faut que la Grèce soit en mesure de ne pas avoir besoin de faire appel au marché, mais apte à rembourser sa dette grâce à son budget si un tel processus est enclenché", ajoute-t-il.
De leur côté, les taux espagnols à 10 ans se sont tendus à 5,383% contre 5,351% la veille.
Le Trésor espagnol a émis pour 2,495 milliards d'euros d'obligations à 10 ans, à des taux d'intérêt en légère baisse par rapport à la dernière émission similaire, et pour 724 millions d'euros d'obligations à 30 ans, à des taux en légère hausse.
Du côté des pays solides, le rendement du Bund allemand à 10 ans est quasi-stable à 3,114% contre 3,119% mercredi, comme celui de l'OAT française, à 3,478% contre 3,479%. Hors zone euro, le Gilt britannique s'est établi à 3,389% contre 3,384% la veille.
Outre-Atlantique, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,191% contre 3,180%, mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,317% contre 4,295% la veille. Les taux à échéances courtes étaient à 0,04% contre 0,05% la veille.
Sur le marché interbancaire, l'Euribor à trois mois, principal taux en zone euro, a progressé à 1,434% contre 1,431% mercredi et le Libor à trois mois libellé en dollars est tombé à 0,258% contre 0,260% comme la veille.
ds
AWP
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