ATHENES - La Grèce a catégoriquement démenti vendredi soir un projet de sortie du pays de la zone euro, évoqué par le site internet du magazine allemand Der Spiegel, et a dénoncé une nouvelle manoeuvre spéculatrice.
Des articles de ce type sapent l'effort de la Grèce et ne servent que les spéculateurs, nous opposons un démenti catégorique à cette information, a réagi à chaud une source des services du Premier ministre grec, Georges Papandréou, dans une déclaration à l'AFP.
De tels articles constituent une provocation, sapent l'effort de la Grèce et de l'euro et servent des jeux spéculatifs, a par la suite déclaré le ministère grec des Finances dans un communiqué.
Le ministère a dénoncé l'inconcevable légèreté des rédacteurs de l'article du Spiegel, au vu des démentis répétés du gouvernement grec et de ceux des autres membres de l'UE à une perspective de sortie de la Grèce de la zone euro.
Selon Spiegel Online, la Grèce a évoqué au cours des derniers jours la possibilité de sortir de la zone euro.
Une telle option, comme celle d'une restructuration de la dette grecque, revient périodiquement sur le tapis depuis le début de la crise grecque à l'hiver 2010, mais a été jusque-là totalement écartée tant par Athènes que par ses partenaires européens.
La mise en place d'un plan de sauvetage sur trois ans de la Grèce en mai 2010 par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), suivie de la création de systèmes de secours pour l'Irlande et le Portugal, est d'ailleurs précisément destinée à éviter tout risque d'éclatement de la zone euro et à assurer la cohésion de l'ensemble.
Certains médias grecs mettaient en cause vendredi soir des manoeuvres spéculatives, liées à des échéances sur les marchés des CDS (Credit default swaps), les assurances contre un défaut de paiement liées à la Grèce.
De façon visible vendredi soir, les informations du Spiegel relayées par une agence de presse ont immédiatement accéléré la baisse de l'euro par rapport au dollar.
Vers 18H00 GMT, l'euro valait 1,4375 dollar contre 1,4541 dollar jeudi vers 21H00 GMT. Il s'échangeait encore autour de 1,45 dollar avant la publication de ces informations et 1,4541 dollar jeudi vers 21h00 GMT.
La tenue d'une réunion de crise ce vendredi soir au sujet de la dette grecque à Luxembourg, également évoquée par le Spiegel, a été démentie par le chef de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et par le ministère français des Finances.
L'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro est totalement fantaisiste, a assuré le ministère français. La ministre française des Finances, Christine Lagarde, avait réaffirmé jeudi qu'une restructuration de la dette grecque n'était pas à l'ordre du jour.
L'affaire intervient sur fond de rumeurs croissantes sur les places financières sur l'inéluctabilité d'une restructuration de la dette publique grecque, qui dépasse les 150% du PIB, quelle que soit la forme (décote, rééchelonnement ou autre) que prendrait une telle opération.
Nombre de responsables allemands plaident aussi en faveur d'un tel règlement, qu'Athènes et la Banque centrale européenne (BCE) excluent pourtant catégoriquement, invoquant notamment les dommages pour les banques et fonds de pensions grecs.
La Grèce s'était déjà affirmée victime, le 21 avril, d'une attaque spéculative après la diffusion d'un courriel évoquant une possible restructuration de sa dette en plein week-end de Pâques. La justice grecque a ouvert une enquête sur cette affaire, lancée selon la presse par un responsable de la banque américaine Citigroup pour faire bouger les marchés.
AFP
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