Allemagne: baisse marquée des commandes industrielles en mars!

Francfort - Les commandes à l'industrie allemande ont connu en mars une chute brutale, que les économistes relativisaient en mettant en avant la volatilité de cet indicateur ainsi que des effets statistiques.

Les commandes ont chuté de 4% en mars sur un mois, selon un chiffre provisoire publié par le ministère de l'Economie.

Les analystes du consensus Dow Jones Newswires tablaient sur une stagnation.

Il s'agit de la première baisse des commandes industrielles depuis décembre, quand elles avaient reculé de 3,6% par rapport à novembre.

 En mars, elles ont reculé à l'étranger (-4,3%) comme en Allemagne (-3,5%), et les biens d'investissements ont été particulièrement touchés (-7,2% par rapport à février).

 Le chiffre provisoire pour le mois de février (+2,4%) a par ailleurs été revu à la baisse à +1,9% par le ministère de l'Economie, qui publie ces données.

 Ce dernier évoque dans son communiqué une "normalisation" après les taux de croissance importants de janvier et février.

"Les perspectives pour la production industrielle restent néanmoins dans l'ensemble favorables", estime le ministère.

 Sur les trois premiers mois de l'année, les commandes ont progressé de 2,3% par rapport au dernier trimestre 2010.


Les économistes s'efforçaient de relativiser la chute de mars.

 Pour Thilo Heidrich, de la Postbank, le recul des commandes peut signifier que "l'onde de choc du Japon" a atteint l'Allemagne.

 Le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars "ont pu à court terme provoquer l'annulation de grosses commandes. Le fait que les commandes en biens d'investissement ont le plus souffert va dans ce sens", explique l'économiste, qui juge "réaliste" un rebond en avril.

 "Cet indicateur est volatil et de fortes variations peuvent se produire d'un mois sur l'autre. Il nous faudrait deux mois de baisse" avant de tirer des conclusions, juge pour sa part Dirk Schumacher de Goldman Sachs, en faisant valoir que le moral des entrepreneurs allemands, tel que mesuré par le baromètre Ifo, reste au beau fixe.

 "Un grand coupable (du recul en mars) est le volume des gros contrats, qui avait grimpé en février mais est resté sous la moyenne en mars. Cela a artificiellement entraîné à la baisse" les chiffres du mois dernier, selon Andreas Rees, de Unicredit.
"Nous n'attendons de réel ralentissement qu'à la fin de l'année", poursuit-il.

 rp

AWP