Francfort - Le baromètre de confiance Zew, principale mesure des attentes des milieux financiers allemands, a reculé pour la troisième fois d'affilée en mai, la conjoncture actuelle étant tellement bonne qu'il paraît difficile de faire mieux dans les mois à venir.
L'indice a reculé à 3,1 points, contre 7,6 points en avril, selon un chiffre publié mardi. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient sur un niveau de 3,5 points en mai.
L'économie allemande serait victime de son succès, explique l'institut Zew pour expliquer ce nouveau recul: "Après une forte croissance au premier trimestre, une amélioration de la dynamique conjoncturelle est improbable aux yeux des experts des marchés financiers", selon un communiqué.
Le Produit intérieur brut (PIB) allemand s'est fixé à 1,5% au premier trimestre, selon un chiffre provisoire divulgué vendredi, bien supérieur aux attentes et qui tranche avec les difficultés persistantes d'autres pays de la zone euro comme la Grèce.
"Des signes contradictoires venant de l'économie américaine et la prévision d'un ralentissement de l'économie chinoise peuvent aussi avoir freiné les attentes", ajoute l'institut Zew.
En revanche, l'appréciation par les milieux financiers de la situation économique actuelle en Allemagne reste extrêmement positive : elle a battu un nouveau record absolu en mai, à 91,5 points, un chiffre supérieur aux prévisions, contre 87,1 points le mois dernier.
Du coup comme les mois précédents, les économistes sont loin de s'alarmer. "Il fallait compter sur un nouveau recul des attentes en raison de l'excellente appréciation de la situation actuelle, ce qui ne signifie pas que la reprise en Allemagne soit menacée", écrit Thilo Heidrich de Postbank.
"Comme souvent depuis l'an dernier, l'économie allemande semble immunisée face aux turbulences des marchés ou la saga sans fin de la dette publique en zone euro", commente Carsten Brzeski d'ING.
La plupart des économistes s'attendent en 2011 à une croissance allemande supérieure à 3%, après 3,6% l'an dernier. Le gouvernement fédéral, toujours prudent dans ses prévisions, table pour l'instant sur une croissance de 2,6%.
jq
AWP
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