Londres - Le taux de chômage britannique est redescendu à 7,8% sur les trois mois achevés en février, après avoir atteint 8,0%, mais le nombre de jeunes à la recherche d'un emploi continue sa progression, selon des statistiques publiées mercredi.
Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) a diminué de 17.000 à 2,48 millions sur les trois mois achevés en février, portant le taux de chômage correspondant à 7,8%, contre 8,0% sur les trois mois achevés en janvier, a précisé dans un communiqué l'Office des statistiques nationales (ONS).
Le taux enregistré en janvier était le plus élevé depuis 17 ans.
Les économistes tablaient sur un taux stable ou en très légère baisse en février.
L'amélioration n'a en revanche pas profité aux jeunes de 16 à 24 ans: sur les trois mois considérés, 12.000 nouveaux jeunes chômeurs ont été enregistrés, portant leur nombre à 963.000, soit 20,4% de la tranche d'âge, un niveau record à période comparable.
De son côté, le nombre de bénéficiaires de l'allocation-chômage, qui sert au calcul du taux de chômage au sens national, a légèrement augmenté en mars (+700), avec un taux correspondant maintenu à 4,5%.
Tout en saluant les derniers chiffres, les analystes sont restés très prudents sur l'évolution du chômage à moyen terme et la capacité du secteur privé à créer suffisamment d'emplois pour compenser les pertes attendues dans le public.
Le plan de rigueur gouvernemental, d'une ampleur sans équivalent parmi les grands pays d'Europe, devrait entraîner la suppression d'au moins 350.000 emplois publics durant les quatre prochaines années, selon des projections officielles.
Soulignant le contexte économique morose, Howard Archer, du cabinet IHS Global Insight, prédisait près de 300.000 chômeurs supplémentaires au Royaume-Uni dès la fin 2012, et un taux de 8,6%.
Autre statistique très attendue en période de dérapage des prix, les salaires ont augmenté en moyenne de 2% sur un an en février, alors que l'inflation se situe à 4% selon le dernier indice publié mardi (et à plus de 5% pour les seules ventes de détail).
La faiblesse du marché de l'emploi limite les revendications salariales et les pressions inflationnistes supplémentaires qui en découleraient, ont rappelé les analystes. Mais ils insistaient aussi sur la perte de pouvoir d'achat qui en découle.
"La marché du travail va un peu mieux, avec un secteur privé qui parvient à compenser à ce stade les effets du coupes budgétaires sur l'emploi. Mais la baisse continue des salaires en valeur réelle n'est pas de bon augure pour la consommation", qui donne déjà de sérieux signes de faiblesse, résumait le cabinet Capital Economics.
sm
AWP
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