LONDRES - Le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria a craint jeudi que l'accident de la centrale de Fukushima au Japon n'entraîne un retour de bâton contre l'énergie nucléaire, et s'est par ailleurs dit confiant sur la capacité du pays à financer sa reconstruction.
"Je suis particulièrement inquiet du risque d'un retour de bâton, qui est d'ailleurs sans doute en train de se produire, à l'égard du nucléaire, et qu'il soit désormais jugé néfaste, sans que l'on tienne compte des circonstances exceptionnelles" qui ont conduit à cet accident, a déclaré à la BBC le patron de l'Organisation de coopération et de développement économiques.
"Nous continuons à croire que le nucléaire fait partie des solutions, sans être la panacée, pour s'assurer qu'il y ait suffisamment d'électricité pour faire tourner l'économie, et cet incident ne doit nous faire dévier de cette conviction", a-t-il expliqué.
Concernant l'impact du tremblement de terre et du tsunami sur l'économie japonaise, il a estimé que la catastrophe pourrait avoir paradoxalement un effet stimulant.
"Il va y avoir beaucoup de travaux en matière de reconstruction, d'infrastructures, de logement", et "cela pourrait doper un peu l'activité" au Japon, a-t-il assuré. En revanche, il a jugé qu'il était trop tôt pour évaluer l'impact sur l'économie mondiale.
M. Gurria s'est par ailleurs montré confiant sur la capacité du Japon à financer sa reconstruction, en dépit de sa dette publique astronomique, qui représente 200% du Produit intérieur brut, le niveau le plus élevé des économies développées.
Il a souligné qu'en de telles circonstances, l'aide à la population primait sur le reste, et que le gouvernement japonais devait faire "tout ce qu'il faut" pour secourir et protéger son peuple.
Quant aux finances publiques, "cela veut dire que les déficits pourraient augmenter, et que le redressement budgétaire pourrait prendre plus de temps que prévu".
Mais il a expliqué que les Japonais continueraient de financer le déficit budgétaire en souscrivant la dette émise par l'Etat, et que "même en cas de mesures budgétaires exceptionnelles, comme une contribution spéciale de solidarité pour la reconstruction, ils répondront à l'appel", car "ils sont d'une solidarité exemplaire".
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