MADRID - L'économie espagnole, engagée dans un processus d'assainissement de ses comptes, a atteint fin 2010 des niveaux de déficit et de dette publique légèrement meilleurs que prévu, même si les finances régionales restent préoccupantes, selon les chiffres publiés mardi.
Le déficit public s'est ainsi élevé à 9,24% du PIB, un peu mieux que l'objectif que s'était fixé le gouvernement (9,3%), et après 11,1% en 2009, a annoncé mardi le ministère de l'Economie.
Le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero avait affirmé le 4 janvier que l'Espagne était parvenue à réduire son déficit en 2010, pour atteindre un chiffre "un peu meilleur" que les 9,3% prévus.
Le déficit budgétaire, qui ne comptabilise que celui de l'Etat central, s'est élevé à 4,97% du PIB, contre un objectif de 5,9% et après 9,4% en 2009.
Mais celui des régions est en hausse, à 2,83% du PIB après 1,92% en 2009, et surtout, il dépasse largement l'objectif officiel de 2,4%.
Le fort degré d'autonomie des 17 régions espagnoles est une source d'inquiétudes pour les marchés, qui craignent que leur fort endettement (environ 105 milliards d'euros) ne compromette l'objectif du gouvernement de réduire son déficit à 6% du PIB en 2011, puis 4,4% en 2012 et 3% en 2013.
Ce dernier s'est fixé comme priorité absolue la baisse du déficit public, grâce à un vaste programme d'austérité et de réduction des dépenses, dans l'espoir que cela rassurera les marchés.
Il voudrait faire passer le déficit cumulé des régions à 1,3% en 2011 et leur a demandé des efforts en ce sens.
Fin 2010, une région était "très légèrement" au-dessus de 2,4% (Andalousie, 2,74%) quatre ont atteint un déficit "significativement" éloigné de l'objectif, entre 3,07% et 3,25%, (Aragon, Navarre, La Rioja et la Communauté de Valence) et quatre autres ont affiché un chiffre "considérablement" supérieur, de 3,86% à 6,22%, (Catalogne, Iles Baléares, Murcie et Castille-La-Manche), selon le ministère.
L'agence de notation financière Moody's, qui a jusqu'au 15 mars pour décider d'abaisser ou non la note "Aa1" de l'Espagne, s'était inquiétée en décembre de sa capacité à se financer, soulignant que le gouvernement central, malgré son plan d'austérité, n'exerce qu'un contrôle "limité" sur les finances régionales.
La dette publique représentait quant à elle, fin 2010, 60% de son PIB, contre 53,2% en 2009, mieux que l'objectif fixé par le gouvernement (62,8%).
La dette avait atteint au troisième trimestre 611,198 milliards d'euros, soit 57,7% du PIB, la proportion la plus forte depuis 2000, selon les chiffres publiés en décembre par la Banque d'Espagne.
La dette publique espagnole est en hausse continue (en proportion du PIB) depuis le 1er trimestre 2008, après plus d'une décennie de baisse, quand la croissance du pays était portée par sa bulle immobilière.
Le gouvernement espagnol prévoyait pour fin 2010 une dette à 62,8% du PIB, soit encore 20 points en-dessous de la moyenne européenne, contre 53,2% en 2009 (et 74,7% en moyenne en UE, et une prévision de 84,1% pour 2010).
Fort des bons résultats de 2010, il en profite pour revoir à la baisse son objectif de dette pour 2011, qu'il espère désormais à 68,7% du PIB, contre 71,9% auparavant.
AFP / 01 mars 2011
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