Paris - Les sanctions pour les pays de la zone euro qui ne respectent pas les engagements en matière de déficits et de compétitivité devraient être plus rapides et plus automatiques, a déclaré lundi à Paris le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet.
"Un degré beaucoup plus élevé d'automaticité me paraît indispensable dans le fonctionnement concret de la surveillance macroéconomique", a-t-il affirmé lors d'un discours devant l'Académie des sciences morales et politiques.
Selon lui, il ne faut "pas prévoir de dérogation à l'imposition de sanctions" car "un important pouvoir discrétionnaire du conseil (des chefs d'Etat et de gouvernement européens) constitue un risque pour la crédibilité du mécanisme de surveillance".
De la même manière, "les sanctions financières prévues par le cadre de surveillance macroéconomique doivent être appliquées à un stade plus précoce", "dès le premier manquement", a estimé le Français, "alors que les propositions actuelles ne prévoient des amendes qu'après un manquement répété par le pays concerné de se conformer aux recommandations du conseil".
Les dirigeants européens ont adopté la semaine dernière un "Pacte pour l'euro" destiné à améliorer leur compétitivité. Concrètement, ils s'engagent à réformer leurs économies et leurs systèmes de retraite si nécessaire, à limiter strictement le niveau de leur dette publique et à pratiquer la modération salariale.
Ils ont également apporté leur soutien à un ensemble de mesures pour renforcer la discipline budgétaire, approuvées par leurs ministres des Finances et qui doivent être négociées avec le Parlement européen.
Elles prévoient notamment des punitions d'un nouveau type (dépôt bloqué pouvant se transformer en amende) pour les mauvais élèves en matière de déficit et de dette. Ces amendes s'appliqueront de manière plus rapide et plus automatique que jusqu'à présent, mais de manière encore jugée insuffisante par M. Trichet.
rp
AWP
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