Francfort (awp/afp) - Le baromètre du climat des affaires Ifo, principal indice de confiance des entrepreneurs en Allemagne, a accusé un petit recul en mars, un premier signe de faiblesse après neuf mois de hausse consécutive mais que les économistes se sont empressés de minimiser.
L'Ifo a reculé en mars de 0,2 point à 111,1 points, après un record absolu de 111,3 points en février, selon un chiffre publié vendredi.
Le chiffre de février a été légèrement révisé à la hausse: il avait initialement été annoncé à 111,2 points.
La dernière baisse de l'Ifo remontait à mai 2010, en pleine crise de la dette publique grecque. Depuis, il n'avait cessé de croître pour atteindre des niveaux records en début d'année.
Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendaient à un repli de l'indice en mars, mais plus important, jusqu'à 110,5 points.
Le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars au Japon, suivis d'une très grave crise nucléaire, ont visiblement refroidi l'optimisme des entreprises allemandes vis-à-vis de la conjoncture mondiale.
"Près de la moitié des entreprises ont répondu (au sondage, ndlr) après les avaries de Fukushima", la centrale nucléaire japonaise qui tient le monde en haleine depuis deux semaines, a précisé Hans-Werner Sinn, le président de l'institut Ifo de Munich (sud) cité dans un communiqué.
"Globalement, cependant, les entreprises allemandes restent très confiantes", a-t-il souligné.
Leurs attentes pour les six prochains mois ont reculé à 106,5 points en mars, contre 107,9 points en février. Mais leur appréciation de la conjoncture actuelle s'est au contraire nettement améliorée, à 115,8 points contre 114,8 points le mois dernier.
Les économistes ne sonnaient pas encore le tocsin et relativisaient la baisse de l'Ifo. "Ce serait une erreur d'accorder trop d'importance à ce mouvement", selon Jonathan Loynes de Capital Economics.
"Au vu de la série de records de ces derniers mois il fallait compter tôt ou tard sur un recul des attentes", renchérit son confrère de Postbank Thilo Heidrich qui estime que "pour l'instant les événements en Libye et au Japon n'ont pas beaucoup influé sur le moral" en Allemagne.
Holger Schmieding de la banque Berenberg était moins optimiste pour la suite. "La confiance, celle des consommateurs plus que celle des entrepreneurs, devrait être davantage touchée dans les deux prochains mois par la hausse des prix du pétrole et l'effet Japon", selon lui.
Une aggravation du danger nucléaire au Japon ou une éventuelle "perturbation majeure de l'approvisionnement en pétrole" des principaux pays producteurs du Golfe "toucheraient sérieusement l'Allemagne et l'économie européenne en général", soulignait-il.
rp
NB: Le baromètre du climat des affaires Ifo est établi chaque mois en fonction des réponses de quelque 7000 entreprises allemandes des secteurs de l'industrie, du bâtiment et du commerce.
L'indice général est la moyenne de deux sous-indicateurs: la confiance des entreprises pour les six mois suivants et leur appréciation de la situation économique du moment.
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