MADRID (Reuters) - La note de la dette espagnole reste menacée et le pays doit prendre de nouvelles mesures pour s'assurer qu'il atteindra ses objectifs de déficit l'année prochaine, a fait savoir mardi l'agence de notation Standard & Poor's.
S&P a réaffirmé sa note AA avec perspective négative le 1er février dernier. Si l'agence a salué l'accélération des réformes, elle a souligné que celles-ci ne suffiraient pas à atteindre des objectifs de déficit ambitieux.
L'agence craint notamment que l'Espagne ne parvienne plus à se financer sur les marchés, a déclaré Marko Mrsnik, analyste chez S&P, lors d'une interview accordée à Reuters.
"Nous ne pouvons exclure de nouveaux accrocs sur les marchés", explique-t-il, citant le risque de chocs exogènes.
Toutefois, S&P a salué le rythme des réformes tout en prévenant qu'un revirement politique pourrait affecter la note du pays.
Le gouvernement espagnol a dévoilé en fin d'année dernière des mesures pour réformer le marché du travail, relever l'âge de la retraite de 65 à 67 ans et inciter les caisses d'épargne les plus fragiles à se recapitaliser.
S&P estime que l'Espagne atteindra largement son objectif de déficit publique en 2011, mais devra prendre davantage de mesures pour satisfaire les autres exigences de l'Union européenne.
L'Espagne s'est engagée à réduire son déficit à 6% de son PIB cette année, contre 9% en 2010, et à 3% d'ici 2013.
Toutefois, l'agence estime que seuls les objectifs de 2010 et 2011 devraient être atteints. "Pour l'année prochaine, le gouvernement prévoit un déficit à 4,4%, et nous un déficit légèrement supérieur à 5%, car le gouvernement a des prévisions de croissance économique plus optimistes" a fait savoir Marko Mrsnik. "Ils vont devoir prendre des mesures supplémentaires pour atteindre les objectifs de 2012 et 2013."
Il a toutefois précisé qu'il revenait au gouvernement espagnol de choisir la manière de procéder et a appelé à un contrôle accru des dépenses locales.
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