Lisbonne - Les autorités boursières portugaises ont interdit lundi soir temporairement la vente à découvert des titres de Banco Espirito Santo (BES) et de son principal actionnaire, la holding Espirito Santo Financial Group (ESFG), afin d'enrayer leur chute.
Au terme d'une nouvelle journée noire à la Bourse de Lisbonne, la BES a dévissé de 16,50% à 0,60 euro et l'ESFG s'est effondré de 19,08% à 1,40 euro, en raison des incertitudes liées à la succession du PDG de la banque.
Depuis l'annonce du départ de Ricardo Salgado le 20 juin, ces titres n'ont pas arrêté de chuter, et la BES a perdu sa place de première banque portugaise en termes de capitalisation boursière au profit de la BCP.
"La fluctuation des cours des titres peut être liée à un phénomène de spéculation", ont jugé les autorités boursières dans un communiqué, précisant que l'interdiction des ventes à découvert était valable pour la journée de mardi.
Les ventes à découvert sont un mécanisme spéculatif qui consiste à emprunter un actif dont on pense que le prix va baisser et à le vendre, avec l'espoir d'empocher une forte différence au moment où il faudra le racheter pour le rendre au prêteur.
Cette pratique, parfaitement légale mais risquée, est souvent accusée de précipiter la chute des actions les plus fragiles et d'aggraver l'instabilité des places financières.
M. Salgado quittera ses fonctions à la fin juillet, emporté par la tourmente qui secoue la banque depuis la découverte d'irrégularités comptables dans une de ses holdings.
Son départ intervient peu après une augmentation de capital de 1,04 milliard d'euros qui a fait perdre à la famille Espirito Santo le contrôle de la banque.
Interrogé sur des informations de presse selon lesquelles la BES avait sollicité en vain l'aide du gouvernement, le Premier ministre Pedro Passos Coelho a relevé que "l'Etat n'est pas appelé à résoudre les problèmes" de groupes privés. Il a assuré ne pas disposer d'éléments "laissant craindre une instabilité du secteur financier".
Le groupe français Crédit Agricole, partenaire historique d'ESFG, a profité de l'augmentation de capital de la banque portugaise pour annoncer la fin de l'alliance avec la holding familiale et réduire sa participation dans la BES de 20,1% à moins de 15%.
awp
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