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jeudi 27 décembre 2012

L'Espagne restera dans la ligne de mire des marchés en 2013


Madrid  - L'Espagne a réussi à terminer l'année sans recourir à l'aide financière de la Banque centrale européenne (BCE), mais elle reste à la merci des marchés en 2013: toute remontée des taux d'intérêt rendra difficilement évitable le sauvetage européen.

"Le pays va dans la bonne direction en réduisant son déficit. Mais finalement, tout dépendra des marchés", note ainsi Rafael Pampillon, directeur des analyses économiques à l'IE Business School.

Revirement dans la politique économique italienne, doutes quant aux capacités de l'Espagne à faire face à ses échéances de remboursement en 2013, etc. Nombreux sont les facteurs qui peuvent faire remonter la prime de risque espagnole (la différence entre le taux d'intérêt à dix ans du pays et celui de l'Allemagne) à des niveaux difficilement soutenables pour se financer sur les marchés, souligne l'économiste.

Au coeur de l'été, la prime de risque de la quatrième économie de la zone euro avait dépassé les 600 points de base, et peu pensaient alors qu'elle échapperait à l'aide financière de la BCE.

La seule annonce, en septembre, du mécanisme permettant à la BCE d'acheter de la dette pour un montant illimité sur le marché secondaire des pays de la zone euro qui en feraient la demande avait toutefois suffi à marquer un tournant psychologique et à calmer la tension sur les marchés.


DEMANDE DE SAUVETAGE PAS IMPOSSIBLE

Depuis, la grande majorité des économistes et des responsables politiques s'accorde à dire que la probabilité d'un sauvetage de l'Espagne est moindre, tout du moins à court terme.

"Il n'est pas impossible qu'ils demandent (le sauvetage) mais ils le repousseront le plus longtemps possible, et il semble que cela puisse être pour assez longtemps", estime ainsi Edward Hugh, économiste britannique basé près de Barcelone.

Mais le pays, confronté à la fois à une économie en récession et à un déficit public élevé, n'est pas débarrassé pour autant du scepticisme des marchés. La prime de risque, qui mesure le degré de défiance des investisseurs vis-à-vis de sa dette, s'établissait jeudi autour de 391 points.

Un niveau qui n'est "pas viable à long terme", selon Jesus Castillo, économiste de Natixis, qui rappelle que si les taux à 10 ans fixent le niveau auquel se finance le gouvernement, ils déterminent aussi en grande partie celui des ménages et des entreprises.

"Si l'économie espagnole est aujourd'hui étranglée, c'est parce qu'un niveau de taux d'intérêt élevé tue dans l'oeuf tout projet d'investissement", poursuit-il.

Une logique qui semble plaider pour le sauvetage: l'achat de dette espagnole par la BCE apporterait une bouffée d'oxygène à l'économie, qui compte plus de 25% de chômeurs et dont le PIB devrait reculer de 0,5% en 2013, après une baisse de 1,5% en 2012, selon les objectifs du gouvernement.

Or le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, répète sans relâche qu'il se décidera en fonction de "l'intérêt général" du pays. Mais, alors que son gouvernement conservateur a déjà engagé une politique d'austérité sans précédent, il a également à l'esprit les contreparties que Bruxelles pourrait exiger en échange de son aide, ainsi que le coût politique d'un tel sauvetage.

Selon un sondage publié la semaine dernière par la société d'études InvyMark pour une chaîne de télévision espagnole, 54,5% des personnes interrogées estiment que M. Rajoy ne devrait pas demander le sauvetage, contre 31,5% qui pensent qu'ils devraient le faire. Et plus des deux tiers (69,1%) jugent qu'une telle aide de l'Europe ne serait pas positive pour les citoyens espagnols.

Quant au patronat du pays, qui incitait encore en septembre le gouvernement à faire appel à Bruxelles, ses représentants sont devenus beaucoup plus prudents dans leurs dernières déclarations, estimant que de nouvelles coupes dans les dépenses publiques pourraient être contreproductives.

"Il est urgent d'attendre" pourrait donc devenir un slogan à la mode en 2013, d'autant que les marchés pourraient aussi y trouver leur intérêt. "Dans l'environnement actuel, il est difficile de trouver du rendement et ces obligations (espagnoles) sont bonnes pour le rendement", souligne ainsi M. Hugh.





awp

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