Francfort - La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu jeudi son principal taux directeur à 0,75%, un plus bas niveau historique auquel il stationne depuis quatre mois, a annoncé un porte-parole de l'institution monétaire.
Cette décision était largement anticipée par les observateurs, qui considèrent qu'une baisse du taux n'aurait que peu d'effet sur la conjoncture, à l'instar de celle de juillet qui a échoué à relancer la machine économique.
Une baisse du taux directeur pourrait intervenir d'ici quelques mois, estiment les analystes, mais la BCE doit avant cela veiller à rétablir la bonne transmission de sa politique monétaire.
D'autant que la situation économique de la région ne s'améliore pas.
L'annonce du programme OMT, qui n'a toujours pas été enclenché faute de demande, a entraîné le recul des taux d'emprunt espagnols et italiens, permettant à ces deux pays de souffler.
Mais la zone euro est loin d'être sortie d'affaire, comme l'a souligné la Commission européenne dans ses dernières prévisions. Elle table sur une stagnation du PIB (+0,1%) et un niveau de chômage record de l'ordre de 12% en 2013.
Une situation qui devrait aussi rattraper l'Allemagne, première économie de la région, ont averti mercredi les économistes qui conseillent le gouvernement du pays ainsi que M. Draghi.
La BCE réfléchi également à la manière d'inciter les banques de la zone euro à prêter davantage aux ménages et entreprises alors qu'elles y sont toujours réticentes.
Mario Draghi a également salué l'adoption mercredi par le Parlement grec d'un nouveau plan d'économies, jugeant qu'il s'agissait d'un progrès important.
"C'est un pas important franchi par le gouvernement grec et les citoyens grecs. Cela représente un réel progrès par rapport à il y a quelques mois", a-t-il ajouté.
Ce vote d'une loi prévoyant 18,1 milliards d'économies d'ici 2016 répond aux exigences des bailleurs de fonds du pays (UE, BCE et FMI), pour verser à Athènes une nouvelle tranche d'aide de 31,2 milliards d'euros. Ce versement doit lui permettre notamment d'honorer un remboursement d'emprunt le 16 novembre.
Or le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a refroidi les attentes en déclarant jeudi à Hambourg (nord) qu'il n'attendait pas d'accord entre la Grèce et ses créanciers dans les prochaines semaines.
Le porte-parole de la Commission européenne a lui aussi salué ce vote tout en insistant sur le vote dimanche sur le budget 2013 de la Grèce, qui sera également "crucial pour permettre à l'Eurogroupe de lundi d'avancer dans les discussions".
Interrogé sur l'éventualité d'un geste de la BCE envers la Grèce, en renonçant au remboursement des obligations de ce pays en sa possession, M. Draghi l'a exclu, soulignant que cela s'apparenterait à du "financement monétaire" d'un Etat, ce qui est exclu par ses statuts.
"Concernant, la Grèce, je le répète, nous ne pouvons faire du financement monétaire", a-t-il déclaré.
Il a toutefois rappelé que les 16 Etats membres de la zone euro étaient libres de renoncer à leurs profits sur ces obligations, que la BCE leur redistribuent, comme cela a déjà été le cas en début d'année.
"C'est aux gouvernements de décider s'ils veulent utiliser ces bénéfices en faveur de la Grèce", a-t-il déclaré.
awp
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