Francfort - L'indice de confiance des entrepreneurs allemands Ifo a poursuivi son mouvement de baisse en octobre, pour le sixième mois d'affilée, alors que les analystes pariaient sur une stabilisation voire une légère progression, selon des chiffres publiés mercredi.
L'Ifo s'est fixé à 100,0 points en octobre, contre 101,4 points en septembre. Il reste ainsi à son plus bas niveau depuis deux ans et demi. Les analystes du consensus Dow Jones Newswires s'attendaient à un léger mieux, à 101,6 points.
L'indice sous-jacent de l'appréciation par les entrepreneurs de leur situation actuelle s'est encore dégradé, à 107,3 points contre 110,3 points en septembre, tandis que l'autre indice sous-jacent, celui des attentes des entrepreneurs pour les 6 mois à venir, est resté stable, à 93,2 points.
"L'insatisfaction des entreprises vis-à-vis de leur situation actuelle a encore augmenté et les attentes sont restées inchangées, à un faible niveau. Les nuages s'assombrissent dans le ciel de la conjoncture allemande", a commenté le président de l'institut Ifo, Hans-Werner Sinn, cité dans un communiqué.
"La principale raison de cette détérioration reste les dommages causés par la crise de la dette en zone euro", explique Timo Klein, économiste chez IHS Global Insight, soulignant également l'impact de l'absence de véritable reflux des cours du pétrole.
Au vu des dernières données, l'économiste table sur une légère contraction de l'économie allemande au 4e trimestre, mais "cela devrait être limité par les taux d'intérêt historiquement bas et un euro relativement faible, qui renforce la compétitivité de l'Allemagne à l'export, ainsi qu'un marché du travail encore plutôt résistant", a-t-il estimé.
Lundi, le ministère des Finances a averti, dans son rapport mensuel, que l'économie allemande, qui a longtemps paru immunisée contre la crise, allait nettement ralentir au dernier trimestre 2012. La Bundesbank table elle sur une contraction du PIB en fin d'année.
Autre signe du frein que met la crise de la dette sur l'économie réelle, l'activité du secteur privé dans la zone euro a enregistré en octobre sa plus forte contraction depuis juin 2009. L'indice PMI s'est inscrit à 45,8 points, selon les chiffres publiés également mercredi, avec un recul particulièrement fort dans le secteur manufacturier.
"Au total cela ne donne pas une image très encourageante de l'économie allemande et de la zone euro dans son ensemble. Non seulement l'activité devrait reculer au 3e trimestre, mais en plus le 4e trimestre a débuté du mauvais pied, le semblant de confiance regagné sur les marchés financiers n'ayant pas d'effet immédiat sur l'économie réelle", a estimé Annalisa Piazza, analyste de Newedge.
awp
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