Madrid- Le gouvernement espagnol a approuvé vendredi une nouvelle
réforme bancaire, la cinquième en trois ans, comme contre-partie au prêt de
jusqu'à 100 milliards d'euros accordé en juin par la zone euro au secteur,
fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière.
"Nous avons approuvé une norme d'une grande importance dans le processus de
réformes", "le décret-loi de restructuration des entités de crédit", a souligné
la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, lors de la
conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres.
Cette réforme, qui vise à améliorer la supervision du secteur, aurait dû être
adoptée vendredi dernier mais la Commission européenne avait demandé à Madrid un
délai d'une semaine pour analyser le texte.
Parmi ses grandes lignes, une nouvelle augmentation des ratios de solvabilité
exigés au secteur (le niveau de fonds propres durs passe de 8% à 9%) et
une mise sous tutelle publique plus facile des banques jugées insuffisamment
solvables.
Elle inclut aussi la création d'une "bad bank" ou banque de défaisance, dans
laquelle seront transférés les actifs immobiliers considérés comme risqués et
appelés à être mis en vente.
"Cette norme a pour objectif fondamental de boucler le processus
d'assainissement (du secteur bancaire, ndlr) pour relancer le crédit" aux
entreprises et aux particuliers espagnols, a expliqué la porte-parole du
gouvernement, "sans que cela ne coûte un euro au contribuable".
"Elle a pour objectif de réussir à dynamiser le marché immobilier, afin de
mettre en vente à des prix raisonnables ce stock de logements" estimé à environ
un million d'unités, qui pèse sur le pays depuis l'éclatement de la bulle
immobilière en 2008.
"Avec cette norme, nous respectons en outre nos engagements européens", a
rappelé la porte-parole, car cette réforme était une des exigences de la zone
euro quand elle a promis en juin une aide de jusqu'à 100 milliards d'euros.
La pression monte par ailleurs sur le pays, quatrième économie de la zone
euro, pour qu'il sollicite un sauvetage financier plus large, alors qu'il fait
face en octobre à de lourdes échéances de dette, dans un moment d'extrême
tension des marchés.
afp
awp
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