Cette décision reflète les inquiétudes de Moody's au sujet de la forte augmentation des investissements de Total ces deux dernières années, destinée à doper sa croissance dans l'amont (ndlr: l'exploration et la production d'hydrocarbures), a expliqué l'agence dans un communiqué.
Ces investissements accrus dans l'amont, presque doublés en deux ans, contrarient l'amélioration des niveaux d'endettement du groupe (...) malgré l'environnement porteur des prix du pétrole, et réduisent les marges de maintien de la note à long terme dans la catégorie Aa1, ajoute Moody's.
L'agence souligne notamment qu'un critère clé de notation, le niveau des flux de trésorerie par rapport à la dette nette, s'établissait à 58% en 2011, soit 52% en moyenne sur trois ans, alors qu'il faut atteindre au moins 55% pour bénéficier d'une note Aa1.
Moody's ajoute que l'évolution de la notation du groupe dépendra avant tout de sa capacité à générer de la trésorerie, des cours pétroliers et de son programme de cession d'actifs non-stratégiques.
Cette annonce n'a guère fait réagir les investisseurs. A la mi-séance, l'action Total cédait 0,43% à 39,63 euros, dans un marché parisien quasiment à l'équilibre.
Total, troisième compagnie pétrolière européenne derrière Shell et BP et première entreprise de France par la valeur boursière, est par ailleurs notée AA- par Standard and Poor's pour sa dette à long terme, avec une perspective stable.
SP avait elle-même baissé cette note d'un échelon en avril, en invoquant là encore l'envolée des investissements du groupe français dans l'exploration.
Fitch, quant à elle, a accordé à Total la note AA avec une perspective stable, et l'a maintenue à ce niveau après la fuite de gaz qui était apparue en mars dernier sur un gisement du groupe en mer du Nord britannique.
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