Berlin - Les écarts de rendement entre les obligations des pays les
mieux notés et les pays en difficulté ont continué à se creuser en zone euro
entre juin et août, sur fond d'inquiétudes pour la croissance et de forte
aversion pour le risque, selon le rapport mensuel de la BCE publié jeudi.
"Entre fin juin et le 1er août 2012, les taux de rendement des obligations de
long terme émises en zone euro par les pays notés "triple A" (la meilleure note
possible, ndlr) ont baissé d'environ 40 points, à environ 1,8%", précise le
rapport.
A l'inverse, les taux de rendement des obligations de la plupart des pays
bénéficiant d'un plan d'aide financière, ainsi que l'Espagne et l'Italie, ont
augmenté, ajoutait-il.
Sur la période, l'écart de taux de rendement avec l'Allemagne s'est donc
creusé pour la plupart des pays en difficulté, tandis qu'il s'est réduit "de 20
à 40 points de base pour la Belgique, la France, les Pays-bas, l'Autriche et la
Finlande", qui bénéficient d'une meilleure image auprès des investisseurs.
En particulier, "l'attention des marchés s'est focalisée sur l'Espagne après
que plusieurs régions espagnoles ont demandé une aide financière au gouvernement
central, alimentant les spéculations au sujet d'un plan d'aide financière global
en faveur de Madrid", explique la BCE.
L'institut monétaire souligne que les rendements des obligations de long
terme émises par les pays notés triple A de la zone euro ont atteint des niveaux
historiquement bas sur la période, malgré un rebond observé après le 20
juillet.
A cette date, la BCE avait annoncé ne plus accepter que les banques déposent
en garantie auprès d'elle des titres de dette émis par la Grèce, dans l'attente
du rapport que la troïka (FMI-UE-BCE) doit rendre en septembre concernant l'état
d'avancement des réformes dans le pays, contribuant ainsi à raviver les tensions
sur les marchés obligataires.
Selon l'institut monétaire, la baisse historique des taux de rendement est
lié à une aversion de plus en plus grande des investisseurs pour le risque, en
raison notamment d'un abaissement des prévisions de croissance.
"Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé ses prévisions globales de
croissance et a souligné le risque lié à l'insuffisance des décisions politiques
en zone euro", rappelle le rapport.
De plus, "la baisse des taux directeurs de la BCE début juillet a contribué à
faire baisser les taux de rendement des pays notés triple A en zone euro",
ajoute-t-il.
AWP
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