Madrid - La dette des banques espagnoles envers la Banque centrale européenne a atteint en avril un record historique, à 263,5 milliards d'euros, dopée notamment par les récents prêts à taux avantageux accordés aux banques par la BCE.
Ce chiffre, qui est aussi un indice de la capacité ou non des banques espagnoles à recourir au marché (au lieu de la BCE) pour se financer, avait déjà atteint un sommet en mars, à 227,6 milliards d'euros, selon la Banque d'Espagne qui publie ces données depuis 1999.
Le recours des banques espagnoles à la BCE, qui avait grimpé jusqu'à 131,9 milliards d'euros en juillet 2010, avait depuis régulièrement baissé, descendant jusqu'à 42,23 milliards en avril 2011.
Mais depuis juillet, il est reparti à la hausse, selon les chiffres de la Banque d'Espagne, et entre mars et avril, il a de nouveau grimpé de 15,8%.
Ces emprunts ont été dopés par l'injection de liquidités par la BCE, qui a réalisé en décembre et février deux opérations de prêt sur trois ans, à des taux avantageux, aux banques commerciales de la zone euro. La première a attiré plus de 500 banques pour un montant de 489 milliards d'euros, la deuxième 800 banques pour 530 milliards euros.
Cette injection de liquidités visait à aider les banques, qui ont du mal à se financer sur les marchés, dans un climat général de défiance.
Le secteur bancaire espagnol, en particulier, inquiète en raison de son exposition au secteur immobilier.
Pour tenter de l'assainir, le gouvernement a annoncé vendredi une nouvelle réforme du secteur financier, qui obligera les banques à provisionner dans leurs comptes 30 milliards d'euros supplémentaires en 2012.
Les quatre plus grands établissements financiers espagnols, Santander, BBVA, CaixaBank et Bankia (en voie de nationalisation partielle), devront à elles seules passer plus d'un tiers de ce montant (11,3 milliards d'euros).
La nouvelle réforme s'ajoute aux précédentes mesures introduites en février, qui imposaient déjà 53,8 milliards d'euros de provisions de plus en 2012 aux banques.
AWP
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