FRANCFORT - La Banque centrale européenne a annoncé jeudi le maintien de son principal taux directeur à 1%, son plus bas niveau historique auquel il stationne depuis décembre.
La grande majorité des économistes s'attendait à ce statu quo plutôt qu'à une nouvelle baisse, alors que l'économie de la zone euro se stabilise mais reste poussive et que l'inflation demeure élevée -- 2,6% en janvier selon une deuxième estimation d'Eurostat -- en raison de la flambée des prix du pétrole.
L'institution monétaire européenne a d'ailleurs actualisé jeudi ses prévisions d'inflation et de croissance. Elle tablait jusqu'à présent pour 2012 sur une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro de 0,3% et une inflation de 2%.
La BCE table dorénavant sur une contraction du produit intérieur brut (PIB) de la région cette année, de 0,1 %, là où elle voyait auparavant une croissance de 0,3 %. Et l’inflation, qu’elle espérait il y a quelques mois voir revenir cette année au maximum tolérable pour elle de 2 %, devrait atteindre 2,4 %, selon ces prévisions révisées. L’inquiétude est forte, notamment sur les effets de la hausse des prix du pétrole sur les prix.
La BCE est également plus pessimiste pour 2013, prévoyant une croissance de 1,1 % (contre 1,3 % jusqu’à présent) et une inflation de 1,6 % (contre 1,5 %). « La sonnette d’alarme de l’inflation tinte à nouveau à Francfort », commente Carsten Brzeski, d’ING, ce qui suggère « que la BCE n’a aucune intention de changer ses taux d’intérêt dans un futur proche », analyse Howard Archer, d’IHS Global Insight. Pour Holger Schmieding, de Berenberg Bank, si action sur les taux il y a, ce sera un relèvement, et ce pas avant mars 2013, « après un retour de la zone euro à la croissance mi-2012 ». Cela, bien sûr, à condition que la crise de la dette n’embrase pas à nouveau la zone euro, ce qui forcerait la BCE à « revenir en mode de lutte anticrise ».
L'objectif prioritaire de la BCE est de maintenir la hausse des prix à un niveau proche mais inférieur à 2% à moyen terme.
La BCE a inondé les banques de la zone euro de plus de 1.000 milliards d'euros liquidités lors de deux opérations de prêts exceptionnelles sur 3 ans fin décembre et fin février, au taux fixe de 1%. La deuxième opération, présentée par la BCE comme la dernière du genre, a alloué 530 milliards d'euros à 800 banques.
AFP
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