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mercredi 29 février 2012

Zone euro: la BCE prête près de 530 mrd EUR à 800 banques sur 3 ans

Francfort - La Banque centrale européenne (BCE) a prêté 529,53 milliards d'euros à 800 banques européennes mercredi lors de sa deuxième opération exceptionnelle de prêts, de nouveaux records pour cette mesure visant à stabiliser le système financier de la région et relancer le crédit.

Lors de la première opération du genre en décembre dernier, qui se déroulait dans les mêmes conditions très généreuses - toutes les demandes sont honorées pour ces prêts à trois ans au taux fixe historiquement bas de 1% - 523 banques avaient emprunté 489 milliards d'euros.

Mercredi, les records ont donc été battus autant pour le montant que pour le nombre de participants.
Cette deuxième opération est présentée comme la dernière de ce type pour le moment. "Il n'y aura pas automatiquement un troisième round", a rappelé Ewald Nowotny, le gouverneur de la Banque centrale autrichienne, dans le Times mercredi.


BREF PLONGEON DES MARCHÉS

Son montant faisait l'objet d'intenses spéculations depuis des semaines. A l'annonce du résultat, les Bourses européennes ont d'abord brièvement piqué du nez. Une demande très élevée était "de nature à raviver les inquiétudes sur la santé du secteur financier", selon Jane Foley, de Rabobank.

Mais les principaux indices se sont repris et restaient dans le vert mercredi après-midi, tandis que l'euro, qui avait trébuché après l'annonce du résultat, reprenait un peu de terrain face au dollar vers 14H15 GMT/15h15 HEC.

Car dans le détail, une part importante du volume alloué l'a été par substitution: en clair, les banques ont peu utilisé d'autres opérations de prêts de la BCE d'échéance plus courte cette semaine pour se servir à la place en prêts à trois ans.


CONDITIONS ASSOUPLIES

Ainsi la demande nette pour cette deuxième opération n'a été en réalité "que" de 310 milliards d'euros environ, contre 290 milliards lors de la première, selon les calculs de plusieurs économistes.

Quant à la forte hausse du nombre de participants par rapport à décembre, elle s'explique surtout par l'assouplissement des conditions d'octroi de prêts dans sept pays dont la France, l'Italie et l'Espagne.

Il a permis l'accès à l'opération à des banques de taille modeste. Celles-ci jouent un rôle important dans le financement des Petites et moyennes entreprises (PME), les plus exposées au resserrement des conditions du crédit.

Les bienfaits sur le crédit se font toutefois encore attendre. Les banques sont relativement réticentes à prêter, faisant elles-mêmes face à une conjoncture difficile et à d'importants besoins de refinancement, et devant renforcer massivement leurs fonds propres pour se conformer à des obligations réglementaires d'ici fin juin.


RÉPERCUSSIONS POSSIBLES AU 2E SEMESTRE

Cependant, "se focaliser seulement sur l'offre de crédit n'a pas de sens", pour Paul Donovan d'UBS. Il faut aussi considérer le niveau de la demande, actuellement faible en zone euro dans un contexte de marasme économique.

Les opérations de prêts à trois ans de la BCE pourraient ainsi avoir des répercussions sur le crédit à partir du deuxième semestre, quand la demande grimpera avec l'amélioration de la conjoncture.

Dans le Times, M. Nowotny s'est d'ailleurs montré optimiste pour les perspectives de l'économie de la zone euro, évoquant "des premiers bourgeons".

En attendant, la premier geste de la BCE a déjà eu des effets positifs sur le marché du prêt interbancaire et sur le marché obligataire souverain, notamment pour l'Italie et l'Espagne.


POLITIQUE SIMILAIRE À CELLE DE LA FED

C'est en quelque sorte la "Grosse Bertha" de la BCE, comme cet instrument a été ironiquement surnommé récemment par son président Mario Draghi.

Avec l'équation "les banques alimentées par la BCE financent les Etats en difficulté", l'institution européenne mène de manière indirecte une politique d'assouplissement quantitatif, similaire à celle de la Fed, sans contrevenir à ses statuts qui lui interdisent de financer directement les Etats.

Pour Jennifer McKeown de Capital Economics, l'équation n'est cependant pas une évidence: "Même si les banques ont plus d'argent à investir (...), nous ne sommes pas convaincus qu'elles vont se ruer sur des obligations souveraines risquées".



AWP

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