MADRID - Le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos, a déclaré lundi qu'il était possible que le déficit public du pays dépasse les 8% du PIB en 2011, le chiffre dévoilé vendredi par le gouvernement, déjà bien supérieur à l'objectif visé (6%).
Il est possible qu'il dépasse les 8%, mais j'espère qu'il ne sera pas beaucoup plus élevé, a-t-il dit à la radio privée Cadena Ser.
Le nouveau gouvernement de droite a adopté vendredi un plan de rigueur de 8,9 milliards d'euros, ainsi qu'une hausse d'impôts temporaire devant rapporter 6,275 milliards en 2012, justifiant cette annonce par un déficit public bien plus important que prévu, se situant autour de 8% du PIB fin 2011.
Une partie importante de ce décalage (par rapport à l'objectif de 6%, ndlr) est venue des régions, a souligné lundi M. De Guindos, et je crois que les régions vont faire un effort.
Les 17 régions autonomes espagnoles, très endettées depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, sont une source d'inquiétude récurrente pour les économistes, et plusieurs d'entre elles ont commencé ces derniers mois à appliquer de durs plans d'austérité.
Tout le monde doit participer à cet effort, a assuré le ministre, car nous sommes face à une situation très difficile, très complexe, sans doute la plus difficile de ces dernières décennies en Espagne.
Mais, a-t-il ajouté, alors qu'en Europe la crise se ressent avec plus d'intensité, si nous serrons uniquement les vis en termes de rigueur économique, de coupes dans les dépenses, nous sommes peut-être en train de nous attirer des problèmes.
Plusieurs économistes mettent en effet en garde contre un excès de rigueur qui pourrait étouffer la timide reprise économique, notamment en Espagne où le pays devrait retomber en récession début 2012.
Et cela doit être une discussion plus globale, a-t-il dit, faisant référence aux prochaines rencontres au niveau européen.
Nous devons tous réduire le déficit public, mais je crois aussi que nous devons donner une impulsion aux réformes économiques parce que l'Europe ne peut pas seulement se contenter d'une simple politique économique de rigueur budgétaire, a-t-il estimé, et les réformes économiques sont ce qui va nous permettre de sortir de la crise.
Pour cela, le gouvernement a un agenda de réformes très agressif dans les prochaines semaines, les prochains mois, a-t-il assuré, surtout dans le secteur financier, où il faudra selon lui assainir les actifs immobiliers et mener une nouvelle vague de concentrations, et dans celui du marché du travail, l'Espagne souffrant d'un taux de chômage record parmi les pays industralisés, 21,52%.
AFP
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