Portugal: déficit "autour de 4%" en 2011

LISBONNE - Le Portugal devrait ramener son déficit public "autour de 4%" du PIB cette année, mais la discipline budgétaire sera maintenue car ce résultat, meilleur que prévu, a été a été atteint grâce à un "expédient", a affirmé mardi le ministre des Finances, Vitor Gaspar.

Grâce au transfert des fonds de pension des banques vers la Sécurité sociale pour un montant d'environ 6 milliards d'euros, le déficit budgétaire de cette année "se situera très probablement autour de 4%, soit bien au-dessous de la limite de 5,9%", fixée par le plan d'aide financière accordé au Portugal par l'UE et le FMI, a déclaré M. Gaspar au Parlement.

Le Premier ministre, Pedro Passos Coelho, avait annoncé la semaine dernière que le déficit public ne devrait pas dépasser les 4,5% du PIB.

"Sans fonds de pensions, le déficit serait d'environ 7,5%", a précisé mardi son ministre des Finances, jugeant que cette mesure était "un expédient qui ne doit pas servir à augmenter les dépenses ou à réduire les recettes".

"Il est dangereux d'utiliser des expédients pour soulager la discipline budgétaire et le gouvernement portugais rejette cette option", a insisté M. Gaspar alors que le budget pour 2012 prévoit de nouvelles mesures d'une austérité draconienne afin d'atteindre son objectif d'un déficit à 4,5% du PIB, sans mesure exceptionnelle.

Troisième pays de la zone euro après la Grèce et l'Irlande à faire appel à une aide exceptionnelle, le Portugal a obtenu en mai dernier du Fonds monétaire international et de l'Union européenne un prêt de 78 milliards d'euros en échange d'un vaste programme de rigueur et de réformes.

A la suite de la deuxième évaluation trimestrielle de ce plan d'aide, conclue avec succès à la mi-novembre, le FMI a approuvé lundi le versement d'un nouvelle tranche de 2,9 milliards d'euros au Portugal, qui doit également recevoir sous peu quelque 5 milliards d'euros de ses partenaires européens.

"Nous avons parcouru avec succès une partie du chemin vers l'ajustement", s'est félicité mardi M. Gaspar avant de prévenir que le Portugal avait encore devant lui "un voyage long et difficile".

AWP