Pour le Brésil, la crise s'aggrave en Europe et touche déjà les émergents

Brasilia  - La crise économique en Europe a "un peu empiré" et touche déjà certains pays émergents à travers la fuite des capitaux, a déclaré mardi le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, pour qui les Européens ont trop tardé à faire face à la situation.

"La crise n'est pas en train d'être résolue de façon satisfaisante, je dirais même qu'elle a un peu empiré. On va peut-être résoudre maintenant le problème de la Grèce mais vient de surgir le problème de l'Italie qui est pire", a affirmé M. Mantega à la presse.

"L'Italie est un pays plus solide que la Grèce" mais les marchés fonctionnent sur la base de la confiance, et "le fait est que l'on n'arrive pas à rétablir la confiance", a-t-il souligné.

Des rumeurs sur un prochain départ du Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, ont semé la tempête sur les marchés et relevé la prime de risque italienne à son plus haut niveau depuis l'entrée de l'euro.

LES EUROPÉENS TARDENT ENCORE À RÉAGIR

"Les Européens continuent à réagir tardivement, ils laissent la situation pourrir", a déploré M. Mantega.

La situation actuelle "affecte déjà les pays émergents, il y a une fuite des capitaux", a-t-il affirmé.

M. Mantega a souligné que les pays qui souffrent le plus sont ceux "qui n'ont pas de réserves (de devises) importantes, qui ont une plus grande fragilité de change", à la différence du Brésil selon lui.

"Nous devons nous préoccuper de cela parce que si les émergent sont touchés (par la crise) la situation internationale va empirer", a estimé le ministre.

M. Mantega a nié par ailleurs que le Brésil ait chiffré son aide financière à l'Europe par le biais du FMI lors du récent congrès du G20 à Cannes.

"Aucune proposition concrète en terme de chiffres n'a été faite" mais "cela ne veut pas dire qu'on ne le fasse pas à l'avenir", a dit M. Mantega.

Dans son édition de mardi, le quotidien économique Valor dit que le Brésil a proposé une aide de dix milliards de dollars à l'Europe par le biais du FMI.

En 2009, le Brésil avait offert une ligne de crédit de dix milliards de dollars pour renforcer le FMI.

AWP