PARIS - Les titres des valeurs vertes européennes profitent à plein depuis lundi des craintes sur l'énergie nucléaire, alors que la situation au Japon s'est considérablement aggravée mardi.
"Ce qui monte depuis deux jours, ce sont les énergies renouvelables pures: le solaire et l'éolien. Les investisseurs se disent que les Etats pourraient réduire leur production d'énergie à partir du nucléaire", résume Olivier Ken, analyste environnement chez Financière de Champlain.
En Allemagne, où vient d'être décidée la fermeture immédiate et pour trois mois de tous les réacteurs mis en service avant la fin 1980, les valeurs du solaire et de l'éolien flambaient, le marché spéculant sur de nouveaux coups de pouce à ces secteurs.
Vers 12H15 (11H15 GMT), Conergy (solaire) prenait 48,33% à 0,67 euro, Nordex (éolien) 10,68% à 8,29 euros et Q-Cells (solaire) 30,13% à 3,43 euros.
Autre facteur, selon l'analyste: les fonds spéculatifs sont en train de réaliser "un énorme rachat de positions" sur ces valeurs qu'elles vendaient massivement. "Cela induit un volume anormal et des progressions inhabituelles en particulier sur les valeurs européennes", développe-t-il, citant en exemple l'évolution du groupe Solarword (solaire) qui bondissait de 21,69% à 10,50 euros à la-journée après avoir déjà progressé de 20% la veille.
En France, le producteur d'électricité d'origine éolienne Theolia bondissait de 13,33% à 1,37 euro et EDF EN (solaire et éolien) grimpait de 3,30% à 34,54 euros, après avoir déjà gagné 5% la veille.
Le titre du danois Vestas prenait 5,80% à 9,15 euros vers 11H15 GMT.
Quant au fabricant d'équipements d'énergie solaire Renewable Energy Corporation (REC), son titre prenait 3,60% à 19,11 couronnes norvégiennes (2,44 euros) à la mi-journée après s'être adjugé plus de 10% la veille.
En revanche, le fabricant d'éoliennes espagnol Gamesa, un des leaders du secteur, perdait 0,59% à 6,80 euros à la Bourse de Madrid après avoir pris plus de 3% en début de séance.
"Cet événement est un catalyseur pour le secteur de même que la hausse du prix du pétrole. Mais il faut être lucide, je ne pense pas que les Etats renoncent à l'énergie nucléaire même s'ils peuvent revoir leurs positions. En France, 75% de l'électricité vient du nucléaire", souligne l'analyste.
La crise nucléaire s'est aggravée mardi au Japon après une nouvelle explosion et un incendie à la centrale de Fukushima 1, où les accidents se succèdent depuis un violent séisme vendredi.
Les conséquences du séisme au Japon sur les centrales nucléaires va provoquer une "onde de choc" en Europe, entraînant un débat sur cette énergie, a admis mardi le ministre de l'Industrie Eric Besson, ajoutant que le Japon semblait "sur le chemin" d'une catastrophe nucléaire.
AFP
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