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vendredi 11 mars 2011

Espagne/Prix de l'immobilier: Banque d'Espagne et experts en désaccord.

Madrid (awp/afp) - Les analystes sont-ils trop alarmistes sur le secteur bancaire espagnol ou la Banque d'Espagne trop optimiste? La différence entre les chiffres qu'elle a publiés jeudi et les estimations du marché est liée aux actifs immobiliers des banques, dont la valeur réelle reste inconnue.

Ces dernières semaines, les experts de la finance tentaient de mesurer de combien avaient besoin les banques et caisses d'épargne espagnoles pour répondre aux nouvelles exigences en termes de solvabilité, qui entraient en vigueur jeudi.

Moody's pariait sur 40 à 50 milliards d'euros, Fitch tablait sur 38 à 96,7 milliards, Goldman Sachs 22 à 59 milliards et Morgan Stanley 40 milliards.
Inlassablement, le gouvernement rétorquait que le chiffre final atteindrait un maximum de 20 milliards.
Jeudi soir, non seulement le montant donné par la Banque d'Espagne ne dépassait pas ce plafond, mais il était bien inférieur: 15,152 milliards.

"Ce chiffre part du principe que la valorisation des actifs immobiliers des banques et caisses d'épargne est correcte actuellement et ne va pas se détériorer à l'avenir", explique un courtier espagnol, sous couvert d'anonymat, se disant "sceptique".
A l'inverse, les calculs des analystes se veulent "plus exigeants" et "prennent en compte une détérioration future des actifs".

Le montant officiel est "très en-dessous du besoin largement attendu de plus de 50 milliards", souligne dans une note Jurgen Michels, analyste chez Citi, et semble "insuffisant pour régler les problèmes de capitaux des banques espagnoles, qui devraient encore augmenter avec la détérioration continue de leurs actifs, surtout dans l'immobilier espagnol".

"Notre travail c'est de prévoir les risques, donc on imagine des scénarios de stress où tout se casse la figure", indique Jesus Castillo, analyste chez Natixis.
"Moi j'arrivais à 80 milliards d'euros", témoigne-t-il, mais "dans un scénario où les taux de défauts sur les crédits immobiliers et constructeurs doublent" et où "le marché immobilier se déprécie de 50%", notamment.

L'économie espagnole, portée par la construction pendant des décennies de croissance, peine à se relever depuis l'éclatement de sa bulle fin 2008. Le secteur bancaire, qui a prêté à tout-va, aux promoteurs comme aux ménages, a désormais sur les bras plus de 100 milliards d'euros de crédits problématiques et d'immeubles et terrains provenant de saisies, ces derniers ne valant sans doute plus grand chose. Ce sont "les cadavres dans le placard", critiquait vendredi le journal espagnol El Economista.

Certes, remarque Jesus Castillo, "la Banque d'Espagne a introduit la nécessité de déprécier les actifs immobiliers de 30 à 40%".
Mais "il n'y a pas de prix de référence, c'est très subjectif: tout le monde pense que le prix de l'immobilier espagnol devrait encore être corrigé de 20-30%, mais c'est très difficile à démontrer", indique un analyste espagnol. "C'est avec ça que joue la Banque d'Espagne", ajoute-t-il.

"Il reste difficile de quantifier avec certitude les besoins de capitaux des banques", confirme Raj Badiani, analyste chez IHS Global Insight, "en raison de l'incapacité à calculer correctement la vraie chute des prix de l'immobilier depuis le plus haut de début 2008".

Signe que les analystes ne semblent pas croire les autorités espagnoles, Moody's avait décidé dès jeudi matin de dégrader d'un cran la note souveraine de l'Espagne, à "Aa2", sans attendre de connaître les chiffres officiels.

ds

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