Madrid - La dette des banques espagnoles envers la Banque centrale européenne a bondi en janvier pour atteindre son maximum historique à 133,18 milliards d'euros, dopée par la récente injection de liquidités par la BCE, une hausse révélatrice aussi de difficultés à se financer sur le marché.
Ce chiffre, indice de la capacité ou non des banques espagnoles à recourir au marché (au lieu de la BCE) pour se financer, est à "un maximum historique", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la Banque d'Espagne, qui publie ces données depuis 1999.
Le recours des banques espagnoles à la BCE avait atteint un niveau record en juillet 2010, à 131,89 milliards d'euros, puis avait régulièrement baissé, descendant jusqu'à 42,23 milliards en avril 2011.
Mais depuis septembre il est reparti à la hausse, et entre décembre et janvier, il a bondi de 12%.
Le montant est aussi dopé par l'injection de liquidités par la BCE, qui a accordé en décembre des prêts avantageux à trois ans aux banques de la zone euro.
Cette injection de liquidités visait à aider les banques, qui ont du mal à se financer sur les marchés, dans un climat général de défiance.
Le secteur bancaire espagnol, en particulier, est critiqué en raison de son exposition au secteur immobilier, sinistré dans ce pays depuis l'éclatement de la bulle en 2008.
Les agences de notation Fitch et Standard and Poor's l'ont d'ailleurs à nouveau sanctionné lundi soir, la première dégradant d'un à deux crans les quatre premières banques espagnoles, la seconde abaissant les notes de 15 entités financières du pays.
"Nous prévoyons que la profitabilité du système bancaire espagnol reste en dessous de sa moyenne historique sur le moyen terme alors que les banques (de ce pays, ndlr) continueront à opérer dans un environnement économique et financier défavorable", a expliqué SP dans son communiqué.
Fitch a de son côté dit s'attendre "à une croissance nulle du PIB en Espagne en 2012 et une croissance de 1% en 2013, à un chômage qui demeurera élevé, autour de 23%, et à un marché immobilier qui restera une source d'inquiétudes à long terme".
La troisième agence, Moody's, a quant à elle dégradé dans la nuit la note souveraine espagnole de deux crans, à "A3".
Les principales banques espagnoles ont annoncé la semaine dernière leur intention de réaliser en 2012 pour plus de 10 milliards d'euros de provisions, afin de se protéger de leurs mauvais actifs immobiliers.
Elles réagissaient ainsi à l'approbation, quelques jours plus tôt, par le gouvernement espagnol, d'une réforme exigeant des banques qu'elles réalisent d'ici un an (deux en cas de fusion) des provisions et une réserve de capital, pour 50 milliards.
Cette somme doit leur permettre de faire face à la possible perte de valeur de leur patrimoine immobilier.
AWP
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